Renault envisage des options hybrides pour naviguer dans un avenir incertain de la voiture électrique

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Renault est sur le point d’introduire la technologie hybride à prolongateur d’autonomie dans sa gamme de voitures familiales, une décision stratégique reflétant l’évolution du paysage de l’adoption des véhicules électriques. Ce changement, révélé par les dirigeants de Renault, signale un ralentissement potentiel de l’électrification rapide de la gamme du constructeur automobile et une tendance plus large de l’industrie reconnaissant le rythme variable de l’acceptation des véhicules électriques.

Nouvelle plateforme et flexibilité du groupe motopropulseur

Le nouveau PDG François Provost a souligné l’importance des « voitures plus grandes » dans la stratégie de Renault, décrivant les plans d’une nouvelle plate-forme polyvalente conçue pour soutenir les futurs véhicules des segments C et D – remplaçant efficacement les SUV Austral, Espace et Rafale coupé-SUV aux côtés de la Mégane à hayon et du SUV Scenic. Cette plateforme unifiée vise à réduire les coûts de développement jusqu’à 40 % et à contribuer à contrôler les prix des voitures neuves.

Alors que Renault continue de progresser avec une plateforme dédiée aux véhicules électriques à batterie (BEV), le PDG Fabrice Cambolive a reconnu que la transition vers des véhicules entièrement électriques pourrait ne pas se produire aussi rapidement que prévu initialement. « Si l’adoption n’est pas aussi rapide que prévu, vous pouvez peut-être compléter cela… avec quelques extensions comme le prolongateur d’autonomie ou l’hybride rechargeable, et c’est sur cela que nous travaillons », a-t-il déclaré. Cela suggère une évolution vers l’offre d’options hybrides comme passerelle vers une électrification complète, offrant aux consommateurs une flexibilité et répondant aux problèmes d’anxiété en matière d’autonomie.

Technologie hybride de prolongateur d’autonomie – Un choix probable

Renault semble s’orienter vers la technologie hybride à prolongateur d’autonomie, dans laquelle un moteur thermique agit comme un générateur pour charger une batterie qui alimente un moteur électrique. Cette approche s’aligne sur la conception du Nissan Qashqai ePower et convient aux véhicules plus gros en raison de leur capacité à accueillir plus facilement des batteries, un moteur et un moteur. La décision reste à savoir s’il faut utiliser un système « à entraînement en série » – où le moteur charge uniquement la batterie – ou un système à « entraînement direct » où le moteur fait directement tourner les roues.

Prolongateur d’autonomie compact de Horse

Le fournisseur de groupes motopropulseurs de Renault, Horse, une joint-venture avec le chinois Geely et le géant pétrolier saoudien Aramco, soutient cette stratégie. Horse a récemment dévoilé un prolongateur d’autonomie compact qui intègre un moteur quatre cylindres de 1,5 litre, un générateur et un inverseur dans un ensemble de la taille d’une mallette. Ce groupe motopropulseur, capable de générer 94 ch ou 161 ch avec un turbocompresseur et conforme aux prochaines normes d’émission Euro 7, peut hybrider les véhicules électriques existants, en s’intégrant aux moteurs électriques existants d’un véhicule.

Relever les défis actuels de Megane

L’actuelle Mégane 100 % électrique, lancée en 2022 dans le cadre du plan « Renaulution » de Renault, a fait face à des défis. Bien que positionnée comme une berline du segment C, sa taille compacte (4,2 m) la place entre les citadines et la Golf, limitant l’espace et impactant les ventes. Le déplacement de la Mégane de nouvelle génération sur la nouvelle plate-forme promet des améliorations : de nouvelles proportions, plus d’espace intérieur et une plus grande variété de groupes motopropulseurs.

Modèles futurs et expansion européenne

La nouvelle plate-forme devrait soutenir une gamme de futurs modèles au-delà de la Mégane, y compris l’Espace de remplacement, qui sera influencé par le concept-car Emblem. Cela démontre l’engagement de Renault à élargir son offre en Europe et sur d’autres marchés mondiaux, tout en s’adaptant à la dynamique changeante de l’industrie automobile et à la trajectoire incertaine de l’adoption des véhicules électriques.

L’évolution stratégique de Renault vers les options hybrides reflète une approche pragmatique face à l’évolution des préférences des consommateurs et la reconnaissance du fait que la transition vers des véhicules entièrement électriques peut prendre plus de temps que prévu initialement. En proposant une gamme plus large d’options de motorisations, Renault vise à s’adresser à un public plus large et à maintenir sa position sur le marché européen concurrentiel.